AMICALE DES RETRAITES DE SOGREAH
Joyeux Noël Saigon
Coincé à l’arrière du minibus qui le conduisait à Saigon, Lucien se demandait s’il était vraiment nécessaire de s’arrêter dans cette ville tant de fois survolée et jamais visitée. Il avait pourtant pris sa décision deux jours avant de quitter Vinh Long. Repartir sans savoir à quoi ressemblait cette mythique rue Catina dont lui parlait souvent Gérard. Revenir en France sans faire un tour sur les quais du port de Saigon où accostait le bateau sur lequel Jack embarquait à Marseille en 1940. Un mois pour aller de Marseille en Indochine avec escale à Port Saïd.
Fallait-il encore qu’il replonge avec mélancolie dans ce temps de l’empire colonial que son imagination avait toujours tendance à embellir ?
Mais déjà le minibus traversait les faubourgs de Saigon et il sortit de ses rêveries pour revenir à la réalité.Tout au long de la route qui s’enfonçait maintenant dans la ville, il distinguait des garages avec des dépôts de ferrailles où s’entassaient des dizaines de pelleteuses jaunes et bleues, des ateliers aux cours envahies par des tracteurs Ford, des Massey Ferguson et des rotavators cassés que les paysans utilisent dans les rizières. Oui, on était bien dans le Viet Nam moderne où les tracteurs avaient remplacé les buffles.
Il pleuvait sur Saigon quand le minibus s’arrêta devant l’hôtel.
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Source
La plupart des photos sépia qui illustrent ce texte ainsi que les merveilleuses cartes postales des années de l’Indochine coloniale proviennent de la collection «BELLE INDOCHINE» de Francois Denis Fievez
http://belleindochine.free.fr/sommaire.htm
Publié le 7 Juillet 2019
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Date de dernière mise à jour : 2019-08-07