AMICALE DES RETRAITES DE SOGREAH
Hommage à Guy Pascaud
Texte de Bernard Simon paru dans la revue des anciens de « l’Agro »
Texte communiqué par Jean Branet le 19 Nov 2013
In memoriam
Guy Pascaud (Promotion 1945)
Guy Pascaud est décédé d’une leucémie fulgurante le 28 novembre 2012 au retour d’un été passé dans sa résidence du Verdon d’où il était rentré en se sentant très « fatigué », disait-il.
Né en 1925, fils d’un viticulteur de Barsac et d’origine terrienne, Guy aurait du s’orienter vers une carrière viticole comme plusieurs de ses camarades de préparation et de promotion. Il avait deux frères dont un frère jumeau qui suivit un cursus parallèle au sien jusqu’au concours ; là leurs voies divergèrent, son frère préférant Normale Sup à l’Agro.
Très tôt les confusions entre les deux frères, involontaires ou non, se multiplièrent et c’est ainsi que, au concours de l’Agro qu’ils présentaient tous deux, un examinateur à l’oral demanda une enquête.
Par la suite, certains camarades mirent plusieurs mois à réaliser lequel des deux avait intégré. Bien des années plus tard j’ai croisé dans la rue ce frère que je ne connaissais pas et l'ai abordé en le tutoyant, à sa grande surprise, ce digne professeur d’université.
En réalité la première vocation de Guy fut la Marine et il pensait préparer l’École Navale (sans savoir d’ailleurs qu’il était sensible au mal de mer), quand survint la guerre qui contrecarra son dessein et le conduisit à préparer l’Agro à Bordeaux.
Reçu dans un bon rang, il choisit de faire sa troisième année dans la toute nouvelle section Économie. Logé à la maison de l’Agro, il découvrait Paris et ses activités extrascolaires étaient variées ; il était membre de l’équipe de rugby de la promo, fréquentait l’école de voile de Sartrouville ; il gardait aussi de réjouissants souvenirs de son ascension du Mont Blanc avec quelques camarades sous la houlette de notre prof d’Éducation Physique, Morère.
Après une inscription manquée à l’Institut Agronomique mexicain de Chapingo, Guy fit appel à l’Association des Anciens et, quelques mois plus tard, entra au Service Hydro-Agricole de Neyrpic à Grenoble. succédant à notre camarade Voyer qui partait s’installer au Venezuela.
Commença alors pour lui, dans Neyrpic devenu Sogreah, une carrière dans l’ingénierie du développement agricole, plus technique qu’il n’avait initialement envisagé. Il dut passer de l’économie à la pédologie, de l’agronomie théorique à l’agriculture tropicale et élargit son horizon au monde en développement.
Mais, entre ses missions, cette localisation alpine lui permit de pratiquer escalade et ski qui devinrent ses sports favoris. Au gré de l’évolution de ses employeurs successifs et de la bonne volonté de clients basés essentiellement outre-mer, Guy pratiqua toute sa vie un abondant vagabondage international avec un faible pour l’Asie, et des fonctions variées : ingénieur d’étude, chef de projet, chef de service, direction commerciale, conseiller.
C’est pourquoi, au hasard de ses missions, il retrouva dans de nombreux pays bien des camarades de promo, aussi aventureux que lui, et qu’il serait trop long de citer. Pour ma part, je n’ai fait équipe avec Guy qu’une seule fois, à Abu-Dhabi, alors que nous nous sommes retrouvés quasiment par hasard au Cameroun, Sri Lanka et Indonésie,
En 1968, Guy a finalement quitté Grenoble pour la délégation parisienne de Sogreah et je l’ai remplacé à la direction du service Agronomie et Economie rurale. En 1975, il rejoignit SCET International, alias SCET Coopération. Hélas, la désaffection française pour la coopération, condamna la Caisse des Dépôts et Consignations à démanteler ses filiales SCET, SCIC et SEDES puis à liquider la SCET Inter en 1986, le conduisant à une retraite anticipée après trois derniers longs séjours en Indonésie, au Costa-Rica et en Malaisie.
Plusieurs missions bénévoles pour ECTI, essentiellement en Afrique, occupèrent ses premières années de retraite. Puis, périodiquement victime du virus encore actif de l’exotisme et des voyages, il agrémenta cette retraite devenue trop paisible par des vadrouilles touristiques dans des pays encore inconnus de lui, Il partagea alors le reste de son temps métropolitain entre de longues ballades en vélo, des parties d’échecs, et, avec toute sa famille réunie, de longs séjours estivaux dans sa résidence quasi-indonésienne sur les hauts du Verdon.
Il était pour moi devenu très proche lors de mon arrivée à Grenoble et nos liens se resserrèrent encore lors de sa retraite car nous étions devenus voisins, tant en région parisienne qu’en Provence.
??Bernard Simon (P 45) in Revue des anciens de « l’Agro »
Carnet
Message reçu de Jean Branet le 19 Novembre 2013
Mon cher Claude
Sans doute te souviens-tu de Guy Pascaud qui, dans les années 70, était en poste à Paris et qui fut, lorsque j'étais à la recherche d'un emploi, le premier "recruteur" auquel j'eus affaire.
Ci-joint l'hommage paru dans la revue des anciens de "l'Agro" et du à la plume de Bernard Simon, un autre ancien de Grenoble qui fut par ailleurs mon premier patron.
Amitiés
Message de JC Pellet
"Ce message pour faire suite à celui de Jean Branet qui, à ses débuts professionnels, faisait partie, comme moi du service Agronomie de Sogreah à la fin des années 60 et au début des années 70, avant la dissolution dudit service en 1974 ou 1975. Etant en poste à l'Agence de Rennes dès mon embauche, j'ai peu connu Guy Pascaud, qui était donc mon chef au siège; je me souviens de sa visite très aimable un jour sur le terrain dans la lande bretonne.
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Date de dernière mise à jour : 2018-02-05